Décryptage : le propylène glycol est-il dangereux ?
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Vous l’avez sans doute déjà entendu ou lu de nombreuses fois : certains affirment que le propylène glycol est dangereux. Or, le propylène glycol, c’est le composant principal de la plupart des e-liquides du marché. S’il était réellement dangereux, nous aurions donc des raisons de nous inquiéter. Le problème, quand on fouille un peu le sujet, c’est que toutes les données scientifiques dont nous disposons semblent au contraire faire état de la très faible nocivité de ce produit. Analysons donc les éventuels dangers du propylène glycol au regard de quelques idées reçues et faisons le point pour éclairer les vapoteurs inquiets.

Idée reçue n°1 : le propylène glycol et l’antigel…

Vous l’avez sans doute déjà entendue, cette affirmation étrange, stupide et non fondée : nous, vapoteurs, vaperions de l’antigel ! Si certains journalistes et certains lecteurs peu attentifs ont pu développer ce discours, c’est simplement parce que le propylène glycol peut entrer dans la composition de l’antigel. Et ce, pour une raison simple : le propylène glycol a la formidable propriété de faire baisser la température de solidification (en l’état, de congélation) des produits dans lesquels il est incorporé, de même qu’il augmente leur température de vaporisation. Mais le propylène glycol n’est pas de l’antigel !

Idée reçue n°2 : le propylène glycol, c’est dangereux car c’est un solvant…

Oui, le propylène glycol est un solvant, c’est un fait. Mais un solvant ça n’est qu’une « substance, (…), qui a la propriété de dissoudre, de diluer ou d’extraire d’autres substances sans les modifier chimiquement et sans se modifier » (source : Wikipedia). Tout solvant n’est pas forcément aussi dangereux que l’acétone ! Or, le propylène glycol est justement largement utilisé, y compris dans l’industrie alimentaire et l’industrie pharmaceutique, pour ses propriétés de solvant et grâce à sa relative innocuité !

Cette relative innocuité est même à l’origine du fait qu’il n’existe pas de valeur limite d’exposition professionnelle pour ce produit (c’est-à-dire de volume limite de propylène glycol dans l’air au-delà duquel on considère que les collaborateurs exposés sont soumis à un danger) ni en France, ni en Europe, ni aux Etats-Unis ! (source : fiche du propylène glycol par l’INRS)
Ceci dit, selon des études portant sur une exposition massive à de la vapeur de propylène glycol, il a pu être observé que, comme tout solvant, à forte dose et chez certains sujets, il pouvait avoir quelques effets secondaires désagréables. En effet, dans certains cas, des sujets présentaient des signes de légère irritation des muqueuses et des yeux, sans gravité et disparaissant rapidement (source : ibid.)

Le cas des intolérances au propylène glycol

Malgré le fait que le propylène glycol est considéré comme très peu nocif, il existe quelques cas d’intolérance. D’une part certaines personnes peuvent être allergiques au propylène glycol, d’autre part certains vapoteurs sont plus sensibles que d’autres aux éventuelles irritations des muqueuses que la vapeur de propylène glycol peut provoquer.

Si c’est votre cas et si vous avez déjà ressenti des maux de tête, un assèchement excessif de la bouche, des irritations des yeux après avoir vapoté ou d’autres symptômes désagréables pouvant laisser penser que vous êtes intolérant au propylène glycol, ne paniquez pas. D’une part ces symptômes disparaissent en quelques heures, d’autre part il est possible de contrer cette intolérance ou cette allergie en utilisant des e-liquides ne contenant que de la glycérine végétale !

Simplement, si vous êtes intolérant au propylène glycol, vous serez obligé de ne vaper que sur des atomiseurs reconstructibles qui, seuls, peuvent supporter la forte viscosité de la glycérine végétale pure.

En guise de conclusion

Il est capital de rétablir la vérité quand des journalistes manifestement mal informés et certains lecteurs peu attentifs ou simplement inquiets portent des affirmations erronées ou exagérées sur la vape et sa dangerosité.

Si l’on se fonde donc d’un côté sur les données de l’Institut National de Recherche Sanitaire (l’INRS, déjà cité dans cet article) et sur le rapport de l’Office Français contre le Tabagisme et les Addictions (l’OFTA) sur la cigarette électronique, on peut aisément conclure trois choses :

  • Le propylène glycol est globalement très peu nocif et ne présente des désagréments que dans de rares cas.
  • Nous ne disposons que de peu de données sur une exposition à long terme à des vapeurs de propylène glycol, mais on peut tabler sur sa relative innocuité.
  • La cigarette électronique reste infiniment moins dangereuse que la cigarette de tabac !

Sur ce, bonne vape !

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