Les tribulations d’un vapofumeur : « j’ai testé le Champix® »

Les tribulations d’un vapofumeur : « j’ai testé le Champix® »
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Indécrottable vapofumeur, je suis depuis maintenant 3 ans intermittent de la vape. Vapoteur exclusif pendant les premiers mois… puis fumeur exclusif, puis vapofumeur, puis refumeur, puis revapoteur puis revapofumeur, cet été, j’ai décidé de tester le Champix®… tout en continuant à vaper. Voici mon retour d’expérience.

Vapofumeur, ou l’histoire des accrocs au tabac

Après plusieurs arrêts du tabac (des centaines, parfois de 24h seulement…), des dizaines de kilos de pris (22 en tout, jamais perdus, même après avoir repris le tabac étrangement…) pour finalement me retrouver vapofumeur, je me suis rendu compte que malgré le plaisir que je prenais à vaper, cela ne me suffisait pas.

Certains jours bien sûr, je pouvais sans problème me contenter de ma cigarette électronique, depuis que j’étais passé à un modèle plus performant que mes eGo des débuts. Mais d’une manière générale, chaque soirée arrosée, chaque moment de stress, chaque pénurie de résistances ou difficulté à coiler mon reconstructible se soldait toujours de la même façon : avec une clope.

J’en ai discuté avec des médecins, des tabacologues, des addictologues, des psychiatres, etc. Le bilan est sans appel : nous ne sommes pas tous égaux face à l’addiction. C’est comme ça. Un mélange de dépendance physique plus ou moins bien gérée et de dépendance psychologique, également plus ou moins bien gérée.

Le résultat, c’est que pour ma part, si la vape m’avait permis de considérablement diminuer ma consommation et me procurait beaucoup de plaisir, elle ne me permettait pas, seule, d’arrêter de fumer (j’avais pourtant essayé de cumuler patches et e-cig, combo, conseillé par des médecins, qui marche pour pas mal de personnes, mais sans succès pour moi).

Alors cet été, j’ai décidé d’essayer le Champix®.

Rappel : comment fonctionne le Champix® ?

La molécule active du Champix® s’appelle la varénicline. C’est une molécule étonnante en ceci qu’elle est à la fois agoniste et antagoniste de la nicotine. Ce que cela signifie, c’est qu’elle sature les récepteurs de la nicotine, diminuant ainsi le manque mais aussi le plaisir lié au « shoot de nicotine » provoqué par la cigarette de tabac tout en permettant une libération modérée mais plus régulière de la sérotonine et des bêta-endorphines habituellement libérées suite au « shoot de nicotine ».

Ce faisant, évidemment, le Champix peut avoir un effet indirect sur l’humeur : on s’envoie moins d’hormones du plaisir (d'où l'importance de la course à pied, qui est le sport - en solitaire - qui libère le plus d'hormones du plaisir...) !

Champix® : retour d’expérience d’un vapofumeur

Quand on commence le Champix®, on nous annonce que, pendant 1 semaine à 15 jours, on peut continuer à fumer de temps en temps, quand l’envie devient trop pressante. Mais dès le départ on fixe une date d’arrêt définitif.

Alors on commence le traitement. Le premier jour, je fume 3 clopes. Le deuxième jour aussi. Le troisième jour je n’en fume que 2. Pareil le quatrième jour. Arrivé au 5ème jour, je me rends compte que, quand je fume une clope, je n’ai pas le soulagement, le shoot de nicotine que j’attendais. Le dernier jour, je fume ma dernière clope, sans grand plaisir.

Et bizarrement, tout se passe bien. Quelques insomnies… mais j’ai toujours été insomniaque ! Même quand je fumais, je me tapais au moins 2 insomnies par mois. Donc rien de bien méchant. Au contraire : ne fumant plus, je suis en pleine forme, d’autant que je me suis mis à la course à pieds. En 2 mois je suis passé de :

  • « Super, j’ai réussi à courir 2 km d’affilée sans vomir ! »
  • à : « Quel parcours de 14 km je vais pouvoir me faire en 1h aujourd’hui ? »

Par contre, après 1 semaine sans clope et juste au Champix®, un soir, je commence à devenir teigneux, irritable, agressif. Bref : je reconnais les signes qui ne trompent pas. J’ai besoin d’une clope. Alors je demande à mon médecin. Il me dit que je peux vaper, mais si possible à 0 de nicotine. C’est ce que je fais. Bizarrement, ça me soulage quand même.

Et voilà : j’ai trouvé mon compromis. Je suis sous Champix®, et je vape un peu (moins de 2 ml par jour au quotidien, seulement 4/5 ml en soirée, contre 4/5 ml au quotidien et 10 ml en soirée, plus des clopes, avant de prendre le Champix®). Le Champix® s’occupe de ma dépendance physique, la vape de ma dépendance psychologique. Impeccable.

Les effets secondaires

Passons sur les nausées, insomnies et autres maux de tête qui sont des symptômes assez classiques du sevrage tabagique et que l’on peut difficilement imputer au médicament. De fait, lors d’une étude en double aveugle (celle qui fait référence sur la varénicline), on a observé sensiblement le même taux d’effets secondaires chez les patients sous Champix que chez les patients sous placebo

Voyons donc le point qui a fait particulièrement polémique : les troubles psychiques. D’abord, je rappelle que les données de l’étude en double aveugle sont plutôt favorables au Champix® : les syndromes dépressifs et comportements autoagressifs ont été en réalité plus nombreux chez les patients sous placebo. Mais on parle, de toute façon, de moins de 4% des patients.

Quoi qu’il en soit, pour ma part, au début, ça a plutôt été l’effet inverse : j’étais surexcité pendant deux semaines, j’étais hyperactif, je dormais 4 heures par nuit et j’étais en pleine forme, bref, c’était pas mal du tout. C’est après avoir oublié mon comprimé une première fois un soir que le matin a été difficile : je me suis senti morose jusqu’à ce que, je suppose, mon cachet du matin fasse effet. Rien de bien méchant, mais il faut le noter. Depuis, mis à part une ou deux insomnies, rien à signaler.

Tout ça pour dire que toutes les solutions peuvent être bonnes à prendre pour se libérer du tabac. Personnellement, tellement accro, il m’aura fallu ET la vape ET le Champix®. Tant pis. Je garde mon plaisir, sans les risques. Pour moi, malgré quelques effets indésirables, je trouve que le jeu en vaut la chandelle.

Bien sûr, le Champix ne convient peut-être pas à tout le monde. Et il est évident que l’idéal est d’arrêter de fumer sans rien, ou juste avec la vape. Mais quand ça ne suffit pas, il faut en parler à un médecin et essayer d’autres choses.

Bonne vape !

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