Etat d’urgence : le tabac fait son retour dans les lycées ?
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C’était l’info de la dernière semaine de mars qui a excité toutes les rédactions de France : avec l’état d’urgence, les lycéens ont été autorisés à fumer dans l’enceinte des lycées, sur décision des proviseurs. Ironique, quand on pense que la cigarette électronique subit les attaques du gouvernement au prétexte qu’elle inciterait les jeunes à fumer. Retour sur ce scandale.

Autorisation de fumer dans les lycées : l’Education Nationale (ir)responsable

D’après le Huffingtonpost, près de la moitié des proviseurs de l’académie de Paris aurait ainsi créé des espaces fumeurs dans leurs établissements ! Le pire, c’est que ces proviseurs qui ont pris la décision d’autoriser les jeunes à fumer dans l’enceinte des lycées… sont soutenus par l’Education Nationale. Le Figaro cite en effet les propos du ministère :

« Avec l’état d’urgence, une tolérance a été admise pour créer des espaces restreints en plein air afin d’éviter que les lycéens ne fument devant les lycées, mais il s’agit d’une mesure temporaire ».

On croit rêver ! On croit d’autant plus rêver que, contrairement à ce que prouvent les études, dont l’étude annuelle Paris sans tabac, menée par Bertrand Dautzenberg, qui permet d’ affirmer que l’e-cigarette n’est justement pas une passerelle vers le tabac, le vaporisateur personnel subit de nombreuses attaques au prétexte qu’il inciterait les jeunes à fumer.

Donc la cigarette électronique : non. Mais le tabac dans les lycées : oui ? Voilà une politique de santé publique assez étonnante, en 2016, dans un pays prétendument évolué comme la France !

Des réactions qui ne se sont pas faites attendre

Heureusement, cette absurdité soutenue par l’Education Nationale n’est pas passée inaperçue et a suscité de nombreuses réactions. Et pour cause : l’autorisation arbitraire de fumer dans les lycées est contraire à la loi Evin !

Michèle Delaunay, députée PS de Gironde (et pas franchement pro vape, mais définitivement anti-tabac) s’est d’ailleurs largement offusquée, elle qui a justement été récemment nommée Présidente de l’Alliance contre le tabac :

« Si un élève n'est pas en mesure de s'arrêter de fumer pendant plusieurs heures, il doit être dirigé sans attendre vers la médecine scolaire ».

En effet, ce serait la moindre des choses…

Fin mars, une pneumologue lyonnaise, de son côté, portait plainte contre le rectorat de Lyon et le lycée de son fils, dont le proviseur n’est autre que le secrétaire national du Syndicat National des Personnels de Direction de l’Education Nationale (SNPDEN)…

Pour info, cette même pneumologue a lancé une pétition en ligne pour faire appliquer la loi Evin dans nos lycées, malgré l’état d’urgence … qui n’a recueilli que 720 signatures !

Bref, nous vivons une drôle d’époque où des dispositifs révolutionnaires comme la cigarette électronique sont montrés du doigt et constamment discrédités ou freinés alors que dans le même temps on soutient des mineurs dans le tabagisme.

Un jour, un homme politique français a utilisé un terme étrange et vaguement grossier pour parler de notre pays : la chienlit. Pas sûr qu’il pensait à ce que nous vivons aujourd’hui, mais ça s’applique bien.

Bonne vape !

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